En 1936, après trois ans de prison et deux ans et demi d’exil en
Sibérie, Ante Ciliga est à Paris où il écrit la première partie de son livre, Au pays du grand mensonge, publié en
1938, auquel fait suite une deuxième partie, Sibérie, terre de l’exil et de l’industrialisation, achevée en 1941
et publiée en 1950.
Dix ans au pays du mensonge
déconcertant réunit en un seul volume ces deux ouvrages parus à douze ans
d’intervalle qui relatent dans leur suite chronologique l’expérience des dix
années – de 1926 à 1936 – vécues par l’auteur en U.R.S.S.
Ce témoignage d’un révolutionnaire relate conjointement la résistance
opiniâtre du prolétariat russe et la lutte obstinée pour la vérité d’un homme
confronté à la bureaucratie stalinienne.
Ciliga, emprisonné puis exilé
pour n’avoir pas cédé aux injonctions de la bureaucratie, y dresse un tableau
de la vie et de l’activité carcérales et d’exil et révèle son effroyable
réalité : « La prison est devenue le seul endroit en Russie
soviétique où les gens s’expriment de façon sincère et ouverte ». En
prison, cet ex-dirigeant communiste démonte avec une grande lucidité les vaines
querelles des opposants intellectuels à propos de « l’État ouvrier »
et tranche : « Le trotskysme est une opposition dont le but est
d’améliorer le système bureaucratique et non de le détruire… Trotsky est au
fond le théoricien d’un régime dont Staline est le réalisateur. » Mais
Ante Ciliga ne s’arrête pas là et en vient à critiquer le léninisme. Il
conclut : « La légende de Lénine est un mensonge qui sert à couvrir
les crimes de la bureaucratie. »
Ivréa (fonds Champs) Libre. 568 p. ISBN : 978-2-85184-080-6 / 20€
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire